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Une chaise électrique

1890: invention de la chaise électrique

Il est conseillé de lire la première partie de cet article, évoquant les débuts de la distribution de l’énergie électrique domestique. Cet article traite de l’invention de la chaise électrique permettant l’exécution de la peine de mort par électrocution. Que l’on soit bien clair: l’auteur de cet article est fermement opposé à la peine capitale, mais s’intéresse seulement aux faits.

La guerre des courants

Edison a été le premier à proposer un réseau de distribution d’énergie. Bien que souffrant de nombreuses imperfections, sujet à de nombreuses pannes, son système a l’énorme avantage d’être le premier, surtout associé aux lampes qu’il commercialise également.

Dès 1886, l’Etat de New-York étudie la possibilité d’appliquer la peine de mort autrement que par décapitation, pendaison ou par arme à feu. Elle étudie la possibilité de mettre a mort un condamné par électrocution, après la publication d’un article de presse faisant état du décès d’un jeune homme  touché par un câble électrique tombé à terre. Edison, voyant la concurrence de Westinghouse arriver, cherche à le discréditer en affirmant que son système à courant alternatif est dangereux. En 1887, il montre au public une installation alimentée avec le courant alternatif de son concurrent et exécute en public des animaux.

En 1888, l’Etat de New York décide officiellement que l’électrocution est la nouvelle méthode d’exécution. Il reste à définir quel courant électrique doit être utilisé, continu ou alternatif. Edison interviendra en proposant d’utiliser le courant alternatif, déclarant qu’il est plus dangereux, donc plus efficace, imaginant ainsi que les clients à leurs domiciles voudraient utiliser une électricité différente de celle capable de tuer des humains. Pour appuyer sa proposition, il continue ses expérimentations sur la létalité supposée augmentée du courant alternatif par rapport au courant continu : il montrera au public avec un prototype de chaise électrique que le courant continu blesse gravement mais ne tue pas, au contraire du courant électrique, qui est efficace rapidement.

Il est piquant de constater que celui qui a conçu la chaise électrique expérimentale d’Edison était une des personnes membres du comité d’Etat en charge du choix de la technologie à utiliser !

Westinghoused

Au tout début 1889, la loi entre en vigueur. La technologie choisie pour la chaise électrique est celle de Westinghouse et ce dernier refuse de vendre les appareils nécessaires à la production de l’électricité. Edison se chargera de fournir les générateurs à courant alternatif, en achetant le matériel par le biais d’autres personnes.

Une chaise électrique
Une chaise électrique

William Kemmler est le premier condamné à mort sur la chaise électrique pour avoir tué sa compagne en 1889. George Westinghouse avait fait appel de la condamnation à mort avec les avocats de Kemmler, affirmant que cette méthode d’exécution est brutale. Edison, une fois de plus, soutient la position de l’Etat de New-York, ce qui permettra de confirmer la condamnation. L’exécution a lieu le 6 aout 1890. De nombreuses sources font état d’une exécution ratée, le condamné souffrant horriblement durant de nombreuses minutes.

La presse reprendra le terme « westinghoused » proposé par Edison, mais ce dernier n’arrivera pas à faire passer ce mot dans le langage courant.

Le courant alternatif, largement supérieur au courant continu pour sa distribution sur de longues distances, prendra tout de même son envol et inexorablement, le courant continu perdra de son importance jusqu’à disparaitre totalement. Aujourd’hui, avec l’essor des panneaux solaires et des batteries d’accumulateurs, il est probable que l’on retrouve certaines installations en courant continu directement chez le consommateur, avec un onduleur installé permettant d’alimenter les appareils nécessitant un courant alternatif.

En préambule, l’auteur de cet article a affirmé son rejet de la peine de mort. D’une part parce que la justice continuer de tuer des innocents vu son imperfection, de l’autre parce qu’il est impossible de justifier la mort à un meurtrier. Si l’on condamne un assassin à la mort, alors l’électricien d’Etat doit l’être également, de même que celui qui tire la manette de la guillotine ou appuie sur la gâchette du fusil !

A lire aussi: l’électricité en 1881

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