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Thomas Edison dans son laboratoire

Le laboratoire d’Edison

Edison, selon cette étrange formule, a été un grand laborieux. Est-il vrai que, le matin de son premier mariage, il ait oublié l’heure de la cérémonie pour une expérience de physique ? En tout cas, il a, toute sa vie, donné les preuves d’une énergie peu commune, négligeant le repos légitime, sacrifiant jusqu’à ses nuits à la solution d’un problème.

«Pour réussir, ne regardez jamais la pendule !» répète-t-il souvent. Et, dans son vaste laboratoire d’Orange (New-Jersey), on peut voir un lit de camp où l’illustre physicien —qui dort très peu, mais n’importe où et à n’importe à quelle heure— se repose bien souvent, vers le petit jour, quand une recherche l’a retenu trop avant dans la nuit….

Une merveille, ce laboratoire d’Orange qui dresse en la verdure d’un parc royal ses cinq édifices gigantesques. Quel chemin parcouru depuis ce coin de wagon où le jeune camelot essayait sa première pile électrique ! Des salles remplies d’instruments; des sections de physique, de photographie, de radioactivité; une bibliothèque de 62000 volumes, un musée de chimie où ne manque ni un métal, ni un métalloïde, ni un corps organique connu; et, en outre, un état-major de savants, mathématiciens, dessinateurs, électriciens, ingénieurs, etc. : tel est le cadre au travail du savant…

Un mobilier restreint

Seulement, pour lui-même, Edison se contente d’un petit et modeste cabinet où l’on trouve tout juste deux mauvaises chaises, une table, des flacons. Entrez dans la pièce exiguë. Le plus souvent, l’inventeur, absorbé dans sa recherche, ne tournera même pas la tête, ne vous verra pas. S’il a pourtant quelque loisir, alors il viendra droit à vous, l’air avenant, la main tendue.

Et vous reconnaîtrez cette tête massive, aux cheveux rétifs aujourd’hui tout blancs, cette face glabre où se remarquent tout de suite le front haut, les yeux extraordinairement brillants et aussi la bouche un peu moqueuse. La conversation s’engage. Les regards d’Edison suivent les mouvements de vos lèvres, car l’inventeur est atteint de surdité; et c’est pourquoi sa main s’arrondit derrière l’oreille gauche, afin de mieux capter les sons. Quant à l’autre oreille, elle est bien perdue, ce qui fait que la main droite reste habituellement accrochée au bord de la poche. La voix est douce, prenante et très vite ironique; car ce laborieux est foncièrement un bon garçon, toujours gai, jamais nerveux, un «patron» excellent, adoré de tous, qui tutoie ses auxiliaires et «blague» volontiers avec le plus infime de ses garçons de bureau.

Au reste, voyez sa tenue : le veston d’un garçon pharmacien, tout taché, tout brûlé par les acides, et pourtant bien drôlement surmonté par une large cravate, d’un blanc impeccable. Que voulez-vous? la toilette fut toujours le dernier des soucis du savant; il abhorre l’ «habit» et, maintes fois, dans les réceptions, on le prit pour un intrus. Signe particulier : ne porte jamais de pardessus. (ndlr: Rappel, texte original de 1905)

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