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L'énorme fusée Saturn 5 passe derrière un drapeau américain placé à proximité du centre spatial Kennedy de la NASA. A son bord, Neil Armstrong, Michael Collins et Edwin "Buzz" Aldrin en route vers la Lune.

Apollo 11: le voyage aller

Suite de l’article On a marché sur la Lune, journal de mission

Pour rejoindre la Lune, la NASA a été contrainte de développer des fusées bien plus puissantes que celles à disposition pour le « saut de puce » d’Alan Shepard dans sa capsule qui ne pesait « que » 1700 kilos. Il en faut de la démesure pour rejoindre la Lune : Saturn 5, le lanceur d’Apollo 11, c’est plus de 3000 tonnes au décollage, une vitesse maximale de 24600 km / heures… et une charge utile de 45 tonnes vers la Lune.
Ce formidable voyage débute le 16 juillet 1969 à 13h32 UTC (14h32 en Suisse).

Heure de mission : 00h 00.
Lancement d’Apollo 11

12 minutes plus tard, l’équipage entre en orbite terrestre.

2 heures et 44 minutes plus tard, Saturn 5 a largué ses deux premiers moteurs. L’équipage profite de cette « orbite et demie de parking » pour vérifier le fonctionnement des différents systèmes avant que le troisième étage n’entre en action une deuxième fois pour sortir de l’attraction terrestre. C’est l’injection trans-lunaire, une poussée d’un peu moins de 6 minutes qui permet à l’ensemble d’obtenir la vitesse nécessaire pour parcourir les 400 000 kilomètres à venir.

Heure de mission : 03h 24
L’équipage joue au Mécano.

Le voyage vers la Lune est constellé d’étapes délicates qu’il faut absolument réussir pour passer à la suivante. Une des tâches est de rendre sa liberté au lanceur Saturn 5, après avoir mis les modules dans le bon ordre pour la descente vers la Lune. Apollo 11, c’est un lanceur et 3 modules : le module de commande appelé Columbia, le module lunaire appelé Eagle, qui déposera deux des trois astronautes à la surface de la Lune, et le module de service qui comporte, entre autres, un petit système de propulsion.

Vient le moment de la partie de Mécano, un jeu qui se déroule alors que le train spatial se déplace à plus de 20 000 km/heure ! Pour permettre une descente sur la Lune, le CSM (modules Columbia et de service) est détaché de la pointe de la fusée, fait un tour sur lui-même et vient s’accrocher la tête la première au sommet du module Eagle, confortablement installé en haut de Saturn 5. Cette manœuvre terminée, le module lunaire est pressurisé et Apollo 11 se sépare du lanceur. Le lanceur, à ce jour, tourne toujours en orbite autour du Soleil…

Photographie de la Lune
Cette photographie de la Lune a été prise durant le trajet aller d’Apollo 11.

Heure de mission : 75h49
Entrée en orbite lunaire

Le voyage se poursuit et 73 heures plus tard, Apollo 11 passe derrière la Lune. A 17h21 UTC (18h21 en Suisse), le moteur du module de service est enclenché pour le placement en orbite lunaire. Ceci fait, Apollo tourne 30 fois autour de la Lune, ce qui permet à l’équipage d’étudier le site prévu pour « l’alunissage » du module Eagle ou prendront place Armstrong et Aldrin, Collins restant dans le CSM.

Apollo s’étant déjà séparé de Saturn 5 et de ses moteurs, c’est le module de service qui prend le relais pour la propulsion et les corrections de trajectoires en vue de l’entrée en orbite lunaire, dont la gravité est bien plus faible.

Heure de mission : 100h39
Séparation et descente vers la Lune du module Eagle.

Le 20 juillet à 12h52 UTC (13h52 en Suisse), Aldrin et Armstrong s’installent dans le module lunaire et se préparent à laisser Michael Collins seul dans le module Columbia. 5 heures plus tard, Eagle se sépare du CSM et commence sa descente vers la Lune. C’est la partie la plus dangereuse de la mission : pendant la descente, l’ordinateur de bord panique : un message d’erreur montre qu’il n’arrive plus à calculer toutes les données qui lui parviennent.

Il faudra l’intervention d’un programmeur du logiciel présent à Houston, qui n’aura eu besoin que de 30 secondes pour décider que l’alerte pouvait être ignorée. Cet événement inquiétant aura perturbé Armstrong, qui oublie de lancer le moteur pour une dernière correction de trajectoire.

L’équipage se rend compte que l’alunissage aura lieu à des kilomètres de ce qui était prévu et qu’Eagle se rapproche dangereusement d’un espace rempli de rocher. Le temps manque pour corriger la programmation de l’ordinateur de bord ; Armstrong doit prendre les commandes du module et gérer le reste du trajet dans une absolue tension : il faut trouver une zone propre à l’atterrissage et les réservoirs du moteur sont bientôt vides.

Un simple texte comme celui-ci n’arrivera jamais à démontrer la tension dans laquelle s’est déroulée la descente sur la Lune. A deux dans ce module, seuls à des milliers de kilomètres de la Terre… Commandant à bord d’Eagle, Armstrong devait gérer les alertes et les alarmes, garder en tête qu’il ne lui restait que quelques secondes de carburant et éviter les rochers.

Heure de mission : 102 h 46 minutes et 2 secondes
Alunissage

« Houston – Tranquility Base here. The Eagle has landed »

Armstrong annonce au micro que le module Eagle s’est posé sur la Mer de la Tranquillité.

Réponse de Charles Duke, responsable des communications avec Eagle :

« Roger, Tranquility. We copy you on the ground. You got a bunch of guys to turn blue. We’re breathing again. Thanks a lot ! »

Une traduction approximative pourrait être « Okay, Tranquillité. On vous a suivi depuis la Terre et plusieurs de nos gars sont devenus bleus. On respire mieux. Merci beaucoup ! »

Armstrong remercie en retour, réclame une minute pour reprendre ses esprits, puis, simplement « Okay, let’s go on » !

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La Terre vue depuis la Lune
La Terre vue depuis la Lune. Une photographie prise par l’équipage d’Apollo 11 durant la sortie extravéhiculaire.

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