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Un bouton d'alarme incendie

Allo, les pompiers ?

Les numéros des centrales d’urgences sont à contacter seulement… en cas d’urgence. La presse évoque régulièrement des appels effectués pour des faits ne relevant pas d’une urgence : il est par exemple inutile d’appeler les pompiers pour réclamer une citerne d’eau pour la piscine familiale. Et celles et ceux qui insistent peuvent même être condamnés par la justice pour avoir bloqué les lignes d’urgences, ce qui arrive chaque année dans le monde entier.

Si, normalement, on connaît par cœur les numéros en vigueur dans son pays, ce n’est pas toujours le cas. Si votre friteuse brûle et attaque les meubles de votre cuisine, vous aurez autre chose à penser pour trouver le contact des pompiers que de sortir le bottin de téléphone, si cet ouvrage existe encore et si l’on sait où il est rangé.

Pour cet article, j’ai cherché dans les archives de la presse suisse et européenne une trace, même infime, permettant de définir avec exactitude la date de mise en service d’une première centrale d’appel d’urgence dans le monde.

Un camion des sapeurs-pompiers de Paris
Un camion des sapeurs-pompiers de Paris

En Suisse, les numéros d’urgence à connaître sont le 118 pour les pompiers, le 144 pour le médical et le 117 pour la police. Le 112, numéro unique et valide dans l’ensemble de l’Union européenne, fonctionne aussi.

En France, le SAMU s’obtient en composant le 15; la police au 17 et les pompiers au 18.

Allo, les Pompiers ?

Ici et là, on affirme que la première centrale d’appel a été mise en service après un fait divers dramatique survenu le 10 novembre 1935 ayant tué 5 femmes à Londres. Un témoin, voisin de la bâtisse en flamme, s’était plaint dans la presse locale de ne pas pouvoir joindre les pompiers. Cet article a suivi son chemin jusqu’au gouvernement, qui favorisera la mise en service d’une centrale d’urgence à Londres le 30 juin 1937, accessible au n°999. L’article en question titre qu’il s’agit de la première centrale d’urgence au monde, mais n’en donne pas la source. D’autres traces mentionnent la création d’une centrale automatique pour les pompiers français, au numéro 18 entre 1929 et 1932. En Suisse, un article de presse de 1997 indique la naissance du 118 des pompiers en 1968.

Un camion de pompier de collection à St-Gall, en Suisse.
Un camion de pompier de collection à St-Gall, en Suisse.

Le 911 américain

L’immense avantage des archives de presses, quand elles existent, c’est qu’elles sont généralement plus fiables que des données trouvées ici et là sur internet. Pour les USA, les sources sont plus nombreuses, et la date du 16 février 1968 revient souvent pour le premier appel officiel au 911, le numéro d’urgence américain.

Ce sont les services de secours eux-mêmes qui insistent pour la mise en service d’un numéro court, facile à retenir pour joindre les urgences. A l’époque, la concurrence dans les télécoms n’existait pratiquement pas et les lignes téléphoniques américaines était essentiellement exploitées par AT&T.

Le régulateur des télécoms aux USA, la FCC, demande donc en 1967 à AT&T de mettre en place un tel système. L’opérateur propose le numéro 911, essentiellement car il ne correspondait à aucun indicatif régional déjà attribué. N’oublions pas non plus que le téléphone à touche n’existe pas encore : c’est le téléphone à cadran rotatif qui est en usage et le simple fait de composer un numéro peut faire perdre de précieuses secondes. On pense donc à choisir le 9 pour éviter les erreurs, puis deux fois le 1 pour accélérer la prise de contact. Le premier appel au 911 est le fait de Rankin Fite, un politicien de haut rang en Alabama, qui passe l’appel à Haleyville le 16 février 1968. Des décennies seront nécessaires pour que le système soit uniformisé dans tout le pays. Malgré une forte incitation de la Maison Blanche en 1973, seulement 50% du pays était connecté à un 911 en 1987.

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