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En 1990, photographie prise au moment de la jonction entre les équipes anglaises et françaises. A cet instant, le tunnel est une réalité. Image (c) eurotunnel.com

Du Tunnel sous la Tamise à celui sous la Manche

Le tunnel sous la Manche, également connu sous le nom d’Eurotunnel ou de Channel Tunnel, est un tunnel ferroviaire reliant Folkestone, en Angleterre (Kent), au terminal de Coquelles près de Calais, en France.

Il a été mis en service en 1994 après environ six ans de construction, mesure 50 km de long, dont 38 km sous la mer. Sa complexité en fait l’un des projets de génie civil les plus importants de l’histoire moderne : il permet aux marchandises et aux passagers de transiter entre la France et l’Angleterre en moins de 35 minutes, sans s’inquiéter des tempêtes qui balaient régulièrement la Manche et bloquent les ferrys dans les ports.

L’idée d’un tunnel sous la Manche remonte au tout début des années 1800, lorsque l’ingénieur français Albert Mathieu propose la construction d’un tunnel reliant la France et l’Angleterre : les limites techniques et financières de l’époque empêchent la réalisation de ce tunnel, qui ne peut pas non plus s’appuyer sur l’expérience d’un précédent projet plus modeste.

Première tentative d’un tunnel sous-fluvial, le Thames Tunnel.

En 1805, le célèbre Richard Trevithick est engagé pour construire un tunnel sous la Tamise, entre Rotherhithe et Limehouse à Londres. La première tentative s’était soldée par un échec en 1807, le chantier étant bloqué par des sables mouvants. En 1818, l’ingénieur franco-britannique Marc Isambart Brunel fait breveter l’ancêtre du tunnelier, appelé bouclier. Se rappelant l’échec de Trevitihick, Brunel insiste longuement pour construire ce tunnel avec son invention. Après de nombreuses péripéties, le chantier débute enfin en 1825 avec la collaboration de son fils Isambard Kingdom Brunel.

Le bouclier du Thames Tunnel
Le bouclier du Thames Tunnel, par Marc Brunel. Image du domaine public.

Le Thames Tunnel n’aurait jamais vu le jour sans le fameux bouclier, sorte de cadre supportant plusieurs « cabines » dans lesquelles des mineurs prenaient places pour creuser la roche. Au fur et à mesure de l’avancement du bouclier, des ouvriers plaçaient les briques sur la voute du tunnel. De multiples difficultés dont une inondation blessant le fils de Brunel interrompent les travaux en 1828, puis redémarrent après 1834 pour enfin ouvrir le 25 mars 1843.

Et la Manche ?

En 1957, un groupe d’études est mandaté pour les premières esquisses d’un futur tunnel sous la Manche. Le 20 janvier 1986, Margaret Thatcher et François Mitterrand ratifient l’acte officiel qui permettra le début des travaux de construction le 15 décembre 1987.

Tunnelier du Yucca
Exemple de tunnelier: il s’agit ici de la tête d’un tunnelier au moment ou il retrouve le soleil. Source: département américain de l’énergie, image du domaine public. http://www.ocrwm.doe.gov/info_library/newsroom/photos/images/ym_14452_300dpi.jpg

Bien entendu, les tunneliers de la Manche n’ont rien à voir avec le bouclier de la Tamise : A l’avant du tunnelier, une « tête » creuse le tunnel et des convoyeurs automatiques emmènent la roche à l’extérieur. Le tunnelier est capable de creuser, mais aussi de poser les voussoirs qui sont apportés au fur et à mesure, en remplacement des briques utilisées par Brunel.

Les travaux se sont terminés le 10 décembre 1993, et l’ouverture à la circulation a eu lieu le 1er juin 1994. La concession d’exploitation est actuellement attribuée à Getlink. Initialement fixée sur une période de 55 ans, elle a depuis été prolongée jusqu’en 2086.

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