Naissance et disparition du Concorde, un avion mythique

S’il est un avion qui aura marqué les esprits, c’est bien le mythique Concorde, avion supersonique au difficile destin. Fruit d’une réflexion menée conjointement par la France et par la Grande-Bretagne, un accord de coopération fut signé le 29 novembre 1962 entre les deux pays. Avec son look si particulier, dû essentiellement à ses ailes et son nez mobile, le Concorde aura bénéficié de nombreuses innovations, certaines d’entre elles étant systématiquement montées dans les avions de ligne modernes: cet avion de ligne a par exemple été le premier de ligne à disposer de commandes entièrement électriques ou d’un pilote automatique pour la gestion de la puissance des moteurs.

La conception du Concorde

Le nez mobile s’adapte aux conditions de vol: sa longueur et sa finesse limite la résistance de l’air pendant un vol supersonique avec un angle d’inclinaison fixé à 0°. Le nez bascule à 5° pendant le décollage et à 12° à l’approche de l’aéroport et pendant l’atterrissage, permettant au commandant de bord de voir la totalité de la piste.

Son aile « gothique », aussi appelée Delta, permet d’atteindre des vitesses phénoménales, tout en limitant ses capacités à basse vitesse: l’utilisation de cette aile spéciale a rendu nécessaire le nez mobile, car dans les phases de décollage ou d’atterrissage, l’avion doit marquer un angle important par rapport au sol pour compenser la portance limitée des ailes.

Les premiers vols du Concorde

Le 2 mars 1969 a lieu au-dessus de Toulouse en France le premier vol d’un avion de ligne supersonique de transport de passagers, le Concorde 001. L’avion atteint la vitesse de Mach 2 le 4 novembre 1970 après une centaine d’essai. Les deux premiers vols commerciaux auront lieu simultanément depuis Londres et Paris le 21 janvier 1976.

Quelques faits
Le Concorde transporte 100 personnes à 55’000 pieds (environ 16’000 mètres d’altitude) à Mach 2.23 (env. 2400 km/h), soit pratiquement le double de la vitesse du son (1224 km/h). Les performances de cet avion lui permettent de faire le voyage de Londres à New York en trois heures et demie, soit la moitié du temps nécessaire habituellement à cette époque pour la même distance. La gigantesque consommation en kérosène fait que le Concorde est très cher à exploiter, avec un coût par passager particulièrement élevé.

Le seul accident majeur du Concorde a eu lieu le 25 juillet 2000 et a provoqué la mort de 113 personnes, soit les 100 passagers, les 9 membres d’équipage et 4 employés de l’hôtel « Hotelissimo » percuté par l’avion sur la commune de Gonesse. Cet événement provoquera aussi la fin de l’aventure Concorde: tous les avions seront cloués au sol pendant plus d’une année. Les vols reprennent en novembre 2001, mais avec la baisse des recettes et la hausse des coûts de maintenance, les deux compagnies British Airways et Air France décident de mettre le Concorde hors service en 2003. Le dernier vol sera accompli par le Concorde n° 216 le 26 novembre 2003.

L’accident de Gonesse

Les causes de l’accident, selon le rapport du bureau d’enquête, établissent qu’un DC-10 de Continental Airlines ayant décollé pour New-York quelques minutes avant le Concorde a perdu une pièce de moteur en titane. Dans sa propre phase de décollage, en pleine accélération, le Concorde a roulé sur cette pièce, qui s’est envolée et a heurté le réservoir de carburant intégré à l’aile de l’avion. Un incendie a suivi, provoquant le crash.