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Un réservoir d'eau potable réfrigéré par des bâdgirs à Yazd, en Iran. Une image wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Badguir#/media/Fichier:BadGir.JPG

La climatisation au temps d’Astérix

Avec les fortes chaleurs, c’est chaque année la même rengaine : qui achète une climatisation, qui s’offre le ventilateur dernier cri. On trouve tout et son contraire dans le commerce : du rafraichisseur à eau qui ne rafraîchit pas à la climatisation « split » à installer à demeure chez soi.

La réfrigération, une invention récente

Panneau de commande d'une climatisation de voiture
Panneau de commande d’une climatisation de voiture

La technologie du froid est une invention récente, quand on pense au brevet accordé le 6 mai 1851 à l’américain John Gorrie pour sa machine à glace présentée une année plus tôt. Il faut tordre le cou à l’idée qu’une machine fabrique du froid; dans les faits elle « retire la chaleur à un milieu ».

Deux sources principales d’énergies peuvent être utilisées : l’électricité et le gaz, qui alimentent une installation exploitant soit le principe de la compression, soit celui de l’absorption. Le système à compression, c’est celui du congélateur de votre cuisine ou de la pompe à chaleur de votre sèche-linge. Le système à absorption, c’est le frigo de votre camping-car: une source de chaleur, souvent alimentée par une bonbonne de gaz, permet de maintenir au frais les vivres du week-end. On trouve aussi ce type de machine à froid dans les hôtels: sans compresseur, donc sans moteur, le système est totalement silencieux.

Mais avant, comment faisait-on pour « faire » du froid ? Petit voyage en Iran, pays des badguirs

Je vous propose un voyage au soleil, en Iran pour être précis, peu connu pour son climat glaciaire. On trouve facilement dans ce pays des « badguirs », sorte de haute cheminée qui n’a pas pour fonction d’évacuer les fumées d’un feu, mais bien de refroidir un bâtiment.

Le badguir, aussi appelé « attrape-vent », consiste en une tour surplombant un bâtiment ou un réservoir d’eau. Le vent, en s’engouffrant dans les ouvertures situées au sommet du badguir, permet grâce à la différence de pression de tirer vers la sortie l’air chaud contenu dans le bâtiment. De même, s’il n’y a pas de vent, le soleil chauffe l’air contenu au sommet de l’édifice. Par convection, l’air chaud à l’intérieur du bâtiment s’élève pour ne laisser que l’air frais résiduel. Certaines sources évoquent une différence de températures de 16°c entre l’intérieur et l’extérieur, en plein désert, sans consommer un watt d’électricité. Le badguir, attrape-vent ou cheminée solaire, est connu des Perses depuis des siècles, mais aussi par les Romains durant l’Antiquité.

Le puits canadien, français ou provençal

Un principe approchant, aujourd’hui encore exploité dans les maisons passives, est basé sur le puits canadien, aussi appelé puits français ou provençal. Un tube placé au jardin aspire l’air chaud et le guide sous terre jusqu’à l’entrée du bâtiment. Le sous-sol, généralement de température constante, refroidit (ou réchauffe l’air en hiver) avant d’être injecté dans l’habitat. Une cheminée, exposée au soleil, réchauffe l’air du conduit. L’air chaud monte, est fait circuler l’air dans le logement. Il est possible d’en améliorer le rendement en hiver avec l’ajout d’un ventilateur.

L’immense défaut du badguir, c’est sa taille imposante. S’il peut être utilisé pour rafraîchir un logement, il est aussi utile pour maintenir à plus faible température un réservoir d’eau. En pleine ville, son usage est plus compliqué.

Willis Carrier, le père du climatiseur, lance son appareil le 17 juillet 1902. En 1913 arrive le Domelre, le premier frigo domestique. Le froid artificiel a pour immense avantage de permettre de conserver les aliments, mais aussi les médicaments et de réduire drastiquement les maladies. Il a pour désavantage, comme toutes technologies, de polluer : le circuit de gaz permettant de « faire du froid » n’étant pas étanche, il participe au trou de la couche d’ozone. Les gaz d’aujourd’hui réduisent ce risque, mais de nombreux et anciens appareils sont encore en fonctionnement.

Le Frederick Lanchester Building, à l'université de Coventry, en Angleterre.
Le Frederick Lanchester Building, à l’université de Coventry, en Angleterre. Image visible sur ce site: https://manchesterhistory.net/architecture/2000/lanchester.html

Il serait temps de ne pas oublier les idées de nos ancêtres, parfaitement exploitable au vingt-et-unième siècle : On peut citer le bâtiment Frederick Lanchester à l’université de Coventry en Angleterre… dont les tours ressemblent aux badguirs iraniens.

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