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1900: La téléphonie sans fil

Cet article a été publié dans Le petit journal, daté du 7 mai 1907. Il relate la première expérience de transmission de la voix par les ondes hertziennes, découverte de Reginald Fessenden dont la première expérience date du 23 décembre 1900.

Il nous revient d’Amérique que la téléphonie sans fil serait à la veille d’entrer enfin dans la pratique courante. C’est à un ingénieur du nom de Reginald Fessenden que reviendrait l’honneur d’avoir définitivement mis au point cet inappréciable progrès. Comme pour la télégraphie sans fil, ce sont les ondes dites hertziennes qui jouent le principal rôle. A cet effet, M. Reginald Fessenden emploie un alternateurs à haute fréquence, tournant à 10’000 tours et fournissant 60 à 80’000 périodes à la seconde.

Le courant ainsi produit est directement envoyé à l’antenne transmettrice, ou les variations de tension engendrent, à la faveur des phénomènes de résonance, de puissantes oscillations capables de projeter à longue distance des ondes hertziennes de même fréquence, avec une constance et une netteté parfaites.

Si, donc, à l’aide d’un organe approprié -soit un condensateur, soit un microphone -on parle à proximité de l’appareil transmetteur, les vibrations sonores, en modifiant la capacité électrique de l’antenne, influencent les ondes elles-mêmes.

Ces modifications, dues exclusivement aux modulations de la voix, sont transmis à distance et se reproduisent, naturellement, avec tous leurs caractères au poste récepteur. Là, elles sont recueillies et traduites par un appareil magnétiques basé sur le même principe que les récepteurs téléphoniques ordinaires, sauf quelques différences de détail sur les quelles l’inventeur entend encore garder le secret.

Quoi qu’il en soit, la parole est ainsi transmise, sans aucun intermédiaire matériel, avec une netteté qui ne laisse pas, paraît-il, grand-chose à désirer.
Faites bien attention qu’il ne s’agit pas là, comme on pourrait le supposer, d’une simple curiosité de laboratoire. Ce n’est pas d’un côté d’une chambre à l’autre, mais à des douze et seize kilomètres de distance qu’on peut ainsi téléphoner aujourd’hui sans fil.

Ce n’est pas beaucoup, sans doute, et nous n’en sommes pas encore – il s’en faut –  à l’époque fabuleuse ou l’on pourra communiquer ainsi verbalement, à travers l’espace vide, de Paris à Rome ou à Berlin. Il n’en est pas moins vrai que le plus fort est fait, et que, lors de ses premiers débuts, il n’y a pas trente ans,  – comme le temps passe ! – le téléphone avec fil ne portait même pas si loin.

C’en est déjà assez, au demeurant, pour pouvoir converser en mer, en temps de brouillard, de navire à navire…

Source: gallica.fr

Pour aller plus loin, notre dossier sur le télégraphe sans fil est disponible !

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