Imaginez une importante gare ferroviaire un peu avant 1850. De cette gare sont exploitées 6 lignes, chaque ligne étant gérée par une compagnie différente. Vous arrivez sur le quai 1, il est 18h47. Votre correspondance doit partir à 18h20 de la voie 2. Vous pensez certainement qu’il vous faudra trouver une auberge pour la nuit, mais dans les faits, votre prochain train vous attend sagement et il n’est pas en retard.
Si cela peut vous paraître bizarre, ce n’était pourtant que la réalité à cette époque. En effet, chaque ligne avait une horloge et chaque horloge affichait une heure différente. Chaque compagnie ferroviaire basait son horaire comme il l’entendait, soit en utilisant l’heure du siège social, soit d’une gare terminus.
Lorsque six compagnies se retrouvent dans une gare au centre du réseau, vous rencontrez donc 6 horloges réglées différemment. Ce qui n’est évidemment pas pratique pour s’y retrouver ! Véridique, cette situation s’est trouvée aux USA, en Pennsylvanie.
Le système a pu évoluer grâce aux britanniques. En 1847, les compagnies ferroviaires du pays se sont concertées afin de définir un horaire commun. La base de temps choisie fut l’heure du Méridien de Greenwich, défini en 1851, mais dont les prémisses existaient depuis la construction de l’Observatoire royal de Londres, en 1675.
Une fois le méridien d’origine défini, il est vrai totalement arbitrairement, il fallait s’occuper du reste du monde. Longtemps, Paris a tenté de placer son méridien comme référence, sans succès, tout autant qu’une île espagnole située aux Canaries.
Le méridien d’origine donne le point de départ, soit la longitude 0. La planète tournant sur elle-même en 24 heures, l’écossais Sandford Fleming proposa en 1879 de diviser la planète en 24 zones de 15° de longitude. Chaque zone devant ajouter une heure par rapport à la précédente. Ce n’est que lors de l’International Meridian Conference de 1884 que son idée fut appliquée.
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