Depuis quelques semaines, un richissime producteur de cinéma est sur tous les écrans, mais pour une fois pas pour de bonnes raisons. Accusé de harcèlement sexuel, la parole s’est libérée sur Twitter et nombreuses sont les femmes qui l’accusent maintenant ouvertement. Au bénéfice de la présomption d’innocence et d’ici un éventuel procès, longue sera sa descente aux enfers et personne ne le plaindra si les faits sont avérés.
A titre personnel, je ne connais personne pour approuver ou cautionner publiquement ses actes. Il en va tout autre de la conduite d’un véhicule et nombreux sont ceux qui se gargarisent de leurs exploits routiers. Untel dira avoir poussé son véhicule à 200km/h sur l’autoroute ou avoir monté telle côte en 7 minutes au lieu des 15 habituels. Sur les réseaux sociaux et dans les commentaires des sites web de la presse, chaque annonce de l’installation d’un nouveau radar provoque immanquablement une poussée de commentaires souvent insultant à l’endroit des policiers, le système des commentaires étant le plus souvent anonyme.
On pourra penser qu’il n’y a aucun lien entre harcèlement sexuel et routier. Mais ce qui est considéré comme inacceptable et inavouable envers les femmes est encouragé sur la route : Le fait de pouvoir exprimer publiquement et anonymement sur les réseaux sociaux le non-respect des règles de conduite donne un sentiment d’impunité. Celui qui n’a pas l’aura d’un producteur de cinéma utilisera sa voiture pour montrer un semblant de puissance : en collant aux fesses du véhicule devant lui respectant les règles de circulation routière, il se rend coupable de harcèlement routier. Par extension, je suis très près de penser qu’un abruti au volant de sa voiture est également un vrai enfoiré envers la gent féminine.
J’en viens à rêver de pouvoir dégommer publiquement sur Twitter les conducteurs de véhicules d’entreprises qui régulièrement me collent aux fesses, me dépassent et se rabattent à deux centimètres devant moi, au seul motif que je roule dans les limites de la Loi sur la circulation routière, soit à 80km/h sur une route de montagne du Jura vaudois. S’il existait un système public de « notation de réputation routière », cela permettrait certainement de limiter les ardeurs de certains conducteurs : l’éducation, les lois et les radars ne suffisent plus !
Image: pixabay.com
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