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1965: invention du distributeur de billets.

Qui se souvient qu’il y a moins de 30 ans, les distributeurs automatiques de billets de banques étaient encore rares ?

A cette époque pas si lointaine, les paiements et les retraits d’argents s’effectuaient le plus souvent au guichet de la Poste ou de la Banque. En Suisse, le chèque en papier s’utilisait encore, mais cette facilité de paiement a rapidement disparu des habitudes au profit de la carte bancaire, une carte disposant d’une puce électronique sécurisée par un code personnel.

Metior installe le premier distributeur automatique de billets

La société suédoise Métior a été la première entreprise à fabriquer des distributeurs de billets de banque (DAB), en 1965. L’utilisateur disposait de cartes perforées du modèle Bull et elles délivraient des sommes préalablement préparées par un banquier, dans des enveloppes. A la fin des années soixante, une société française du nom de Transac (ex-CGA) tente d’introduire des pompes à essences automatisées en collaboration avec une société pétrolière. Pour ce faire, elle développe une carte en plastique munie d’une bande magnétique. Les pompistes n’en voudront pas, considérant que cette machine leurs feraient perdre leurs emplois.

Ce qui a été développé pour les pompes à essences n’est pas perdu, Transac s’associant à Métior pour le développement d’un distributeur automatique d’argent mais dont le montant délivré est laissé au choix du client. Le premier DAB moderne s’appellera Bankomat IV et sera mis en service le 30 mars 1971. La puce électronique n’étant pas encore inventée, la carte bancaire utilisait une piste magnétique et les premiers Bankomat IV n’étaient pas reliés au réseau téléphonique, la qualité du transfert de données étant encore trop faible à cette période. Ce n’est qu’en 1974 qu’un modèle « en ligne » fut développé pour la Belgique. En 1977, le Bankomat IV passe la main au Transac24, basé sur le système informatique centralisé SPD, une technologie utilisée dans les aéroports pour la gestion des réservations de sièges dans les avions, ou encore par des gouvernements, au service des impôts par exemple.

C’est à cette même période que l’on verra fleurir les distributeurs d’argent un peu partout dans le monde, utilisant différentes normes, mais toutes connectées à un réseau informatique centralisé permettant de confirmer que le client dispose bien du solde demandé en liquide.

L’article ci-dessous a été publié le 13 septembre 1967 dans la Nouvelle Revue de Lausanne et relate l’installation en Suède d’un distributeur automatique de billets de banque et son fonctionnement:

Une Caisse d’épargne installe un distributeur automatique de billets de banque en service jour et nuit
STOCKHOLM – Le caissier automatique, c’est-à-dire un distributeur automatique de billets de banque, vient d’être installé à titre d’essai par Upsala Sparbank, une des principales caisses d’épargne de Suède.
L’appareil, qui été mis en service en septembre doit assurer à toute heure un service permettant aux clients d’encaisser de l’argent quand les guichets sont fermés et compensant ainsi à un certain degré la fermeture du samedi et la réduction des heures de travail dans la banque.

Le client qui veut retirer des moyens de son compte introduit sa carte perforée de crédit dans une fente aménagée à l’extérieur du coffre-fort placé dans la muraille, en provoquant ainsi l’ouverture. Le dispositif comporte un lecteur de carte et deux séries de boutons, l’une pour indiquer la somme à retirer et l’autre – à 10 boutons – pour l’enregistrement du numéro de code du titulaire du compte courant. L’insertion de la carte dans la fente de lecture provoque l’éclairage des boutons de sélection au moyen desquels le client indique la somme qu’il désire retirer. Puis, en utilisant l’autre série de boutons, le client enregistre son numéro de code. Ce dernier ayant été approuvé, un signal lumineux vert indique le début de l’opération de distribution des billets, lesquels apparaissent successivement lorsque le précédent a été retiré. Une fois toute la somme retirée et la carte enlevée, la caisse-forte se referme automatiquement. Le prototype normal été conçu pour la distribution de cinq billets d’une valeur de cent couronnes chacun, mais peut être adapté sans difficulté à des billets suédois ou étrangers de n’importe quelle valeur et n’importe quel format.

Un même client ne peut pas retirer plus de 500 cr. à la fois. Deux systèmes de blocages sont incorporés à ce distributeur, l’un ménageant un intervalle minimum entre les retraits successifs opérés par le même client, l’autre permettant de bloquer entièrement un compte donné. De plus, le double contrôle d’identité de la carte perforée permet de protéger la banque et ses clients contre des manœuvres frauduleuses. Toutes les opérations sont enregistrées sur une bande perforée et, simultanément, sur une bande imprimée à lecture directe. Les différences éventuelles entre les sommes demandées par un client et celles qui lui sont distribuées sont découvertes immédiatement lors de l’opération suivante. Outre les dispositifs de blocage, les fonctions suivantes sont incorporées à l’installation électronique centrale: Enregistrement avec « scanner », vérification des cartes et des numéros codes, programmation, triage des cartes et contrôle de parité, sept lecteurs de cartes peuvent être raccordés, dont deux pour les opérations de retrait de fonds et les autres pour l’identification des clients aux guichets.

Cette caisse automatique, mise au point et construite par la Metior AB, société fondée en 1965 d’un accord commun par les groupes suédois Securitas et Tetrapak, est le fruit d’une étroite coopération des experts de l’industrie et de la banque, ces derniers étant représentés par Sparframjandet, organisme d’information économique des caisses d’épargne suédoise. L’outillage de perforation et d’impression en clair des bandes été fourni par le producteur des machines de bureau Addo.

Source

Espace de discussion

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  2. […] 27 juin 1967 : le premier guichet automatique bancaire développé par De La Rue est installé à Enfield Town au nord de Londres pour la banque Barclays. Metior avait développé un système à carte perforée deux ans auparavant. […]

  3. Serge RADIGUER Serge RADIGUER 27 août 2024

    Bonjour, ancien électro-technicien à la retraite, j’ ai été embauché par Transac en 1974 . J’ ai fait la maintenance et les installations des Bankomat IV et T24 ( piloté effectivement par un SPD ( Transac sous licence Incoterm ) . J’ en garde un excellent souvenir, mais après 7 , ans d’ assiduité, Transac a été racheté par Bull, qui a laissé tombé ce secteur des DABs ( distributeurs automatiques de billets ), car pour les informaticiens présomptueux de chez Bull les activités de Transac sur les DABs étaient jugées  » exotiques  » . Bien entendu erreur stratégique quand on connait la suite, et le marché des DABs à l’ origine français est à majorité d’ importations US depuis 50 ans .

    • Grégoire Pomey Grégoire Pomey Auteur de l’article | 28 août 2024

      Merci pour ce commentaire intéressant ! Et aujourd’hui, les DAB souffrent et commencent à disparaître (en tout cas en Suisse) vu la dématérialisation de l’argent.

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