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Les influenceurs sont-ils les nouveaux gourous ?

Une image générée par IA proposée par Pixabay, pouvant représenter une manifestation sectaire.

Et si les influenceurs étaient les nouveaux gourous ? Bien sûr, je ne parle pas de sectes mystiques aux rituels occultes, mais il y a des parallèles troublants entre ceux (rarement «celles») qui remplissaient les pages des faits divers de la presse il y a encore une trentaine d’années et les personnes qui règnent aujourd’hui sur Instagram, TikTok ou YouTube.

Les gourous célèbrent étaient vus par leurs disciples comme des guides spirituels, des élus détenant une vérité que le commun des mortels devait suivre aveuglément. Leur pouvoir résidait dans leur capacité à capter l’attention, à persuader et à manipuler. Aujourd’hui, les influenceurs opèrent de manière différente, et je me demande si les mécanismes psychologiques ne sont pas les mêmes. Jugeons plutôt :

D’abord, il y a le charisme. Comme les gourous, les influenceurs savent parler à leur public, créer un lien de confiance et entretenir une image quasi-parfaite. Ils deviennent des figures d’autorité dans leur domaine : mode, nutrition, développement personnel, «morning routine», «masculinité», fitness… Leur parole fait loi, et leurs abonnés suivent leurs conseils avec grande ferveur.

Ensuite, il y a la communauté. Un influenceur ne se contente pas d’avoir des abonnés, il bâtit une véritable « famille » virtuelle où chacun se sent appartenir à un cercle privilégié. Comme dans une secte, on y trouve des rituels (likes, partages, commentaires systématiques), des codes et parfois une forme d’exclusion pour ceux qui osent critiquer le maître à penser.

Mais ce qui me frappe le plus, c’est la monétisation de cette influence. Si les sectes dépouillaient leurs fidèles en leur promettant le salut, certains influenceurs vendent leurs produits ou ceux de leurs sponsors en jouant sur une large gamme d’émotions. Compléments alimentaires « miracles », formations bidon, programmes de coaching hors de prix, un quelconque VPN… Tout est bon pour capitaliser sur la confiance de leurs suiveurs.

Un de mes gosses, a qui j’ai bien évidemment rappelé qu’il fallait rester critique avec ce qu’on trouve sur Youtube, a tout de même rapidement demandé à ce que je lui commande le t-shirt de tel ou tel youtuber. J’ai craqué.

Bien sûr, tous les influenceurs ne sont pas des gourous modernes. Certains offrent du contenu de qualité et partagent leur passion avec sincérité. Mais il est indéniable que, dans un monde où l’attention est une monnaie d’échange, les dynamiques d’influence ont pris une dimension quasi-religieuse.

Alors, les influenceurs ont-ils remplacé les gourous d’antan ? Peut-être pas totalement, mais ils ont su reprendre les codes et les adapter à l’ère du digital. Et finalement, que ce soit un sage en robe ou un TikTokeur en survêt, la mécanique reste la même : on suit, on admire, on obéit… parfois sans même s’en rendre compte. Je me réjouis de lire votre avis sur la question dans les commentaires !

« Influenceur » et « gourou » ont existé bien avant l’ère numérique sous des formes différentes

Si l’on parle de réseaux sociaux modernes, le premier influenceur pourrait être Tila Tequila, une femme devenue célèbre sur MySpace dans les années 2000, donc avant même l’explosion d’Instagram et YouTube. Par la suite, elle a participé à une téléréalité et s’est aussi produite dans des films classés X. Si on élargit la notion d’« influenceur » à l’histoire, on peut considérer une figure comme Benjamin Franklin, qui utilisait la presse pour diffuser ses idées au XVIIIe siècle.

Si l’on cherche le premier véritable leader sectaire, plusieurs figures historiques se démarquent :

Pythagore (VIe siècle av. J.-C.) : En plus d’être mathématicien, il dirigeait une communauté très fermée avec des règles strictes, une adoration quasi-religieuse et un contrôle idéologique. Moïse de Crète (Ve siècle ap. J.-C.) était un faux messie qui a convaincu ses disciples qu’il pouvait les conduire vers la Terre promise… en marchant sur l’eau. Beaucoup se sont noyés, et Moïse de Crète aussi. Hong Xiuquan, au XIXe siècle était un ressortissant chinois qui se croyait le frère cadet de Jésus-Christ et qui a mené la révolte des Taiping, provoquant des millions de morts.

Tout dépend donc de la définition et du cadre historique que l’on choisit !

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