Un mur caché sous les post-it. Les messages, en anglais, portent tous des encouragements à bien vivre sa vie et être heureux.

L’invention du Post-it

Une histoire de majuscule perdue…

Le caddie de supermarché, la fermeture éclair de votre veste favorite, le kärcher qui lave votre terrasse et les boules quiès qui vous évitent la surdité après un concert ont tous un point en commun avec le post-it : ils ont tous perdu une majuscule. L’explication est un peu simpliste et mérite que l’on s’y attarde un peu.

Le Post-it a été inventé et commercialisé par la société 3M. Cette petite invention est rapidement devenue célèbre, je dirai même indispensable pour tout employé de bureau : un bout de papier avec une extrémité collante, permettant d’y inscrire tout ce qui nous passe par la tête et qui généralement doit être traité plus tard. C’est l’outil favori du procrastinateur !

Revenons à notre majuscule perdue : le post-it (sans majuscule) et le Post-it (avec majuscule) sont deux produits similaires, mais concurrents. Celui qui a conservé sa majuscule, c’est l’original, « le vrai et l’unique » comme dirait la publicité. Celui sans la majuscule, c’est probablement le produit posé sur votre bureau, qui fonctionne de la même façon que l’original, mais d’une marque concurrente. Le post-it est passé dans le langage courant, il a donc perdu sa majuscule : ce phénomène est une antonomase de nom propre.

Quelques blocs de post-it et des stylos
Quelques blocs de post-it et des stylos

L’idée à la base du Post-it

A l’époque de l’invention du Post-it, 3M développait essentiellement des produits pour l’industrie. Le Post-it, lui, a été développé un peu par hasard : en 1974, Arthur Fry est responsable de la chorale d’une église d’une petite ville de 12000 habitants dans le Minnesota. Il utilise des signets en papier pour retrouver ses chants, mais ne cesse de les perdre.

Il est non seulement responsable de la chorale, mais aussi ingénieur chimiste chez 3M : il se souvient alors d’une démonstration faite quelques années plus tôt par un collègue de 3M, Spencer Silver, d’un acrylique capable de coller et se décoller sans laisser de résidus. En 1968, au moment de cette découverte, son inventeur n’avait pas trouvé d’application valable à cette colle et elle avait fini au fond d’un tiroir, n’obtenant que le financement d’un brevet américain en 1972.

En 1974 donc, Arthur Fry décide d’essayer la colle de son collègue sur ses signets. L’idée est bonne, mais n’est pas concluante : la colle ne se dépose pas sur les signets. Trois ans plus tard, le problème est résolu et 3M lance sur le marché le « Press’n Peel ». C’est le premier post-it, dont le succès est médiocre.

Le génie marketing à l’oeuvre

Un directeur marketing récemment arrivé dans l’entreprise décide de distribuer gratuitement ce qui est devenu le Post-it dans un ville de l’Idaho en 1978, puis à l’ensemble des Etats-Unis en 1980 et enfin en Europe dès 1981. 3M aura bien profité de son brevet de 1972 jusqu’à son entrée dans le domaine public en 2000 : depuis cette date, chacun peut fabriquer un produit concurrent, tout en devant lui attribuer un nom différent. Le Post-it, avec une majuscule, reste une marque déposée et protégée.

Qu'avez-vous pensé de cet article ? Apportez un complément ou corrigez moi si j'ai laissé passer une erreur, je me réjouis de vous lire ! Pour éviter le spam, vos commentaires sont modérés et n'apparaissent pas immédiatement.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Grégoire Pomey

Ancien électronicien passionné par l'histoire des technologies, je parcours les archives de la presse pour vous proposer des éléments d'histoire des inventions, des technologies et de divers objets de la vie courante. Je m'intéresse aussi à l'histoire de mon pays, la Suisse, et vous en présente parfois des éléments marquant. Vous avez trouvé une erreur ? Écrivez-moi !